La tragédie du Bois Cambert

stele-du-bois-cambert A proximité de la route qui va de Loubillé à Longré, à hauteur du lieu-dit Bois Cambert, une stèle rappelle le martyr de trois jeunes gens fusillés par les nazis le 24 juillet 1944.

L’odyssée de ces trois jeunes martyrs commença dans la matinée du 24 juillet 1944 sur le territoire de la commune de Saint-Mandé, en bordure de la forêt d’Aulnay. Ils allaient rejoindre un maquis, mais, en route, ils tombèrent aux mains des  ennemis. Le convoi sillonna, Dieu sait où et combien de temps, les routes de la région.

Le soir, il traversa Loubillé à la nuit tombante. Le jeune Marcel Bodet, de Narçay, alors réfractaire au S.T.O. , l’évita de justesse mais se souvient fort bien de ces autos, vitres baissées, dans lesquelles on devinait des soldats en arme ; prêts à tirer. Le convoi stoppa au coin du Bois Cambert… Dans les temps heureux de la paix, sous le beau soleil de Messidor, on célèbre les fêtes de la moisson, mais, ce soir là, à l’orée du Bois Cambert, ce ne sont pas des épis mûrs qui vont tomber sous la faux des moissonneurs, ce sont les vies de trois jeunes garçons que fauchera la mitraille allemande.

Le lendemain matin, le jeune Louis Pain de Bois-Naudoin, alors âgé de 19 ans, arrivé prudemment sur les lieux, sera horrifié par le spectacle qu’il découvrira : trois corps étendus, criblés de balles et les coups de grâce ont défiguré les visages de ces adolescents. Louis Pain rentrera chez lui traumatisé et restera prostré jusqu’à l’arrivée de ses parents.

C’est le jeune Marcel Bodet, arrivé un peu plus tard, qui découvrira lui aussi les corps des malheureux et donnera l’alerte. Grâce à un mouchoir numéroté du collège de Chef-Boutonne, Pierre Fossé, de Mortafond, sera le premier identifié. Les deux autres, étrangers à notre région, furent identifiés beaucoup plus tard, ils s’appelaient Fernand Prévost et Pierre Audran.

Marcel Daniaud «Histoire de nos villages »